lundi 21 décembre 2009

Guyenne Papier : “Le concept de Développement Durable présente certaines limites”

Guyenne Papier : “Le concept de Développement Durable présente certaines limites”

Interview de François Dupourqué, responsable environnement qualité, et Céline PROCOP, Directrice Générale, de Guyenne Papier, entreprise spécialisée dans la production de papiers spéciaux pour couchage.

Pouvez-vous présenter brièvement votre activité ?
Alaxa est une holding, qui regroupe trois entreprises et trois activités distinctes :
• Coupe Service : usine de découpe de papier en formats, située en région parisienne
• PROCOP SAS : dépôt, activité de négoces de produits papier (formats, bobines), située à Feytiat/Limoges (87)
• Guyenne Papier : dont l’activité est la transformation du papier par enduction (ou couchage). Nous achetons le papier brut, en bobines, et nous déposons une couche liquide (ou acqueuse) dessus, afin de lui conférer des qualités et caractéristiques particulières, comme la couleur (fluo, métallisé, etc.). Nous disposons également d’autres ateliers de transformation post-enduction : bobinage de rouleaux (petites bobines), et découpe à façon (découpe de formats standards ou spécifiques à la demande du client), ainsi qu’une unité d’emballage/reconditionnement.

D’où vient la volonté de Guyenne Papier de s’engager dans des démarches en faveur de l’environnement? Vient-elle de la volonté du groupe Alaxa dont fait parti Guyenne Papier ? Où est-ce une démarche indépendante ?

La volonté et la décision de Guyenne Papier de s’engager dans des démarches environnementales viennent en premier lieu de la Direction Générale. En effet, le Président Directeur Général du groupe, Monsieur Frédéric PROCOP, est personnellement sensible à la problématique environnementale générale, ce qui l’a conduit à engager Guyenne Papier, mais pas seulement, dans ce type de démarches. En second lieu, cela a été relayé par la Direction Générale de Guyenne Papier, c’est-à-dire Céline PROCOP.
En effet, PROCOP SAS est, depuis un an, certifiée PEFC et FSC. Cela signifie que PROCOP SAS est en mesure d’assurer à ses clients que la traçabilité et l’identification nécessaires ont été mises en œuvre afin de prouver à ses clients que certains produits qu’elle vend proviennent de forêts gérées durablement. PROCOP SAS est le 2ème négociant indépendant en papiers en France à obtenir cette certification produit.
Concernant Guyenne Papier, la démarche est différente, plus globale. En effet, l’objectif visé est l’obtention de la certification de son système de management de l’environnement par le référentiel ISO 14001. La démarche est en cours, et l’échéance est prévue pour le début 2009.
Il me semble important de préciser que de par la nature même de son activité, industrielle, Guyenne Papier a depuis longtemps mis en place un certain nombre d’actions visant à réduire son impact environnemental : tri des déchets, réutilisation, traitement des eaux usées,… Cela s’inscrit dans l’évolution du secteur industriel dans son ensemble, qui était le 1er pollueur en France il y a 20/30 ans, et qui par l’importance des efforts engagés, est aujourd’hui en 3ème position, derrière l’agriculture, et les transports.
Ainsi la démarche vient de la Direction de façon générale, mais se traduit différemment selon les sociétés considérées, car les activités, et les buts recherchés ne sont pas les mêmes.

Quel est votre avis par rapport au concept théorique du développement durable ?

Le concept de Développement Durable, qui n’émerge que depuis très récemment, alors qu’il a déjà plus de 15 ans, est peut être la solution pour notre avenir, mais il présente aussi certaines limites.
Premièrement, la frontière entre ce que l’on peut qualifier de développement durable, et de ce qui ne l’est pas, est parfois un peu floue. On peut caractériser presque toutes les actions de « développement durable », en creusant un peu, et en trouvant les arguments qui se rapportent à ses trois piliers, qui sont le facteur économique, le facteur sociétal, et le facteur environnemental. D’ailleurs, l’ordre même dans lequel je viens de les citer est typique : c’est en général dans ce même ordre qu’ils sont cités ; est-ce un ordre d’importance ? Doit-on citer le facteur économique en premier car c’est le plus important ? Pourquoi ne pas commencer par le facteur environnemental ?
Pour différencier les actions « DD » de celles qui ne le sont pas, comment faire alors ? Peut être devons-nous simplement y intégrer des valeurs plus proches de nous, plus humaines, pour en faire des actions désintéressées, dont la recherche de profit ne serait pas l’unique ou prioritaire but recherché, mais un « plus », non négligeable, certes.
On voit le succès rencontré par ce concept : surmédiatisation, nombre record de personnes engagées bénévolement et regroupées au sein d’associations, intérêt plus que marqué des entreprises, et de plus en plus nombreuses, pour ce concept, etc.
Et c’est là que l’on peut observer une certaine dérive, on détourne, plus ou moins, le Développement Durable de ce pour quoi il a été créé, de la réponse qu’il est sensé apporter. Des organismes, entreprises ou non, s’en servent à des fins uniquement commerciales, en jouant avec leur image de marque. C’est le développement durable au service du marketing.
Le concept est donc une bonne solution, mais il faut garder en tête son esprit originel.

Afin de concrétiser votre volonté d’agir en faveur de l’environnement, un poste de responsable environnement qualité a été créé. Quelles actions axées sur l’environnement ont été menées ?

Jusqu’à présent, les choses se faisaient sous forme de gestion de projets, sur des thèmes divers et variés :
• Réduction des consommations d’énergies :
o participation à l’opération -20% énergie, parrainée par l’ADEME et le conseil régional d’Aquitaine (constitution d’un dossier, sélection par un comité en fonction du(es) projet(s), plan d’action, mise en œuvre, et suivi). Le projet principal consistait à remplacer la chaudière gaz par une chaudière bois, mais le projet s’avère inadapté car ne correspond pas à notre type de process à ce jour.
o d’autres actions ont donc été menées, telles que les calorifugeages de toutes les tuyauteries, installation d’éclairage basse consommation, déplacement de certains matériels vers des endroits plus judicieux pour moins consommer d’énergie, etc.
• Evaluation du risque chimique
• Acquisition d’équipement pour réduire le volume des déchets
• Nouveau contrat avec un prestataire pour le traitement des boues de station d’épuration : auparavant enfouies en CET, elles sont aujourd’hui compostées en vue d’un épandage agricole
• Sensibilisation du personnel, affichage, pour les éco-gestes
• Meilleur tri des déchets
• Elimination plus régulière des déchets spéciaux
• Réduction des déchets à la source : sur les bobines mères, la laize finale est directement utilisée, évitant ainsi la production de rognures
• Réutilisation des bondes, palettes, mandrins
• Lancement de la démarche ISO 14001
• Consommation de certains papiers certifiés PEFC
• Etc.

Pouvez-vous nous en dire plus concernant la sensibilisation de vos salariés au développement durable. Qu’est ce qui a motivé cette campagne ? A partir de quels outils avez-vous réalisé cette campagne ?

Aucune campagne proprement dite n’a été lancée à ce jour auprès des salariés. Deux d’entre eux sont en charge de trouver des idées de développement durable qui pourraient être mises en place à Guyenne Papier. Un point doit être fait prochainement à ce sujet, notamment pour savoir comment diffuser les infos et impliquer le personnel.
La motivation réside dans deux points :
• le premier est de s’inscrire comme une entreprise responsable, avec tout ce que cela implique
• la deuxième est de susciter auprès des salariés une certaine fierté du fait d’appartenir à cette société, de participer, voire d’initier, certaines de ses actions. Il y a derrière cela, une recherche de motivation supplémentaire à insuffler chez eux.

Etes-vous en mesure d’évaluer les impacts des actions citées ci-dessus, tant en interne qu’en externe ?

Pas encore.

Etes-vous également engagés dans des actions d’ordre social ?

Oui, nous sommes engagés dans les actions suivantes :
• Egalité homme/femme : affichage sur les obligations liées à l’égalité hommes/femmes
• Embauche de personnes handicapées : plusieurs personnes handicapées embauchées en CDI, depuis de nombreuses années
• Sécurité : existence d’un CHSCT et d’un système de management de la sécurité (gestion de projets), dans lequel sont incluses les remarques des salariés
• Gestion de carrière : mise en place d’un plan visant à valoriser certains postes, et l’évolution vers ceux-ci, avec un parcours hiérarchisé, une politique salariale cohérente avec ce plan, nombreuses formations (contrats ou périodes de professionnalisation, autres formations, récurrentes ou à la demande sous réserve d’acceptation)
• Participation : proposition de la participation aux bénéfices pour les salariés depuis 2005, alors que le nombre de salariés était inférieur à 50, donc participation facultative

Et êtes-vous impliqués dans la vie du territoire sur lequel vous êtes implantés ?

Les moyens étaient jusqu’alors insuffisants pour ce type d’actions, et la priorité était ailleurs. Aujourd’hui, c’est sur ce type de pistes que nous souhaitons développer nos actions. La réflexion est en cours.

Communiquez-vous sur les actions que vous menez en faveur du développement durable ?

Nous le ferons, lorsque nous les mettrons en place, auprès des salariés en premier lieu, et en second lieu auprès des autres parties concernées. Il est important d’informer les participants, initiateurs, ou même simples « spectateurs » de ce qui se fait, afin de prouver la bonne volonté de l’entreprise, que les engagements ne sont pas pris à la légère, mais aussi afin de favoriser, voire inciter, l’adhésion des uns et des autres.

Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez dans la réflexion sur les actions à mettre en place en faveur du développement durable ?

Plusieurs difficultés :
• tout simplement : quelles actions ? qu’est ce qui est faisable ?
• comment choisir, prioriser ?
• comment mettre en place ? quelle méthode employer ? doit-on nommer un responsable pour chaque action ?
• comment communiquer auprès des cibles ?
• comment en mesurer les effets, impacts, etc. ? en particulier sur la motivation ? (qui est le but que nous recherchons). Il n’existe pas toujours des indicateurs chiffrés à mettre en place…

Vous donnez la priorité à la rentabilité de votre entreprise. La mise en place d’actions ponctuelles puis de démarches structurées en faveur de l’environnement vous semble t-elle incompatible, pour Guyenne Papier aujourd’hui, avec l’atteinte de rentabilité ? Pourquoi ?

Non, car il y a des actions qui sont faciles à mettre en place, peu ou pas coûteuses, et immédiatement applicables, comme la réutilisation de certains « déchets » (bondes, mandrins, palettes), ce qui permet des gains (très) rapides. Il y d’autres actions qui nécessitent un délai faible ou moyen (moins d’un an), et qui, même si elles impliquent des dépenses relativement importantes, ont un seuil de rentabilité de l’ordre de 12 mois, ou à peine plus (changement de l’économiseur de la chaudière, installation d’éclairage basse consommation, remplacement de matériel hors d’usage par des matériels moins gourmands en énergie, comme des pompes par exemple, etc.)

Recherchez-vous des bonnes pratiques en développement durable, dans votre secteur d’activité ou d’autres secteurs, à adapter au sein de votre entreprise ? Si oui, comment effectuez-vous votre recherche ? Parvenez-vous à trouver des bonnes pratiques ? Parvenez-vous à les adapter et les mettre en place ?

Oui. Nous effectuons des recherches à partir de revues professionnelles, et non professionnelles, presse spécialisée (ex : revue ADEME), la presse grand public, les sites internet dédiés (ex : abonnements newsletters), participation à des conférences, colloques, salons ou autres évènements, locaux ou nationaux.
Les bonnes pratiques ne sont pas faciles à trouver : il en existe beaucoup, mais leur but reste parfois flou, ce qui rend leur exploitation et leur adaptation au cas Guyenne Papier difficile.
Alors, quand ce n’est pas adaptable, il faut créer, ce qui peut être compliqué également.

mardi 8 décembre 2009

Céline Procop au Salon VISCOM Paris 09

Salon VISCOM Paris 2009 "En direct du salon VISCOM porte de Versailles" Une moquette à strass, des tabourets design, une lampe déco et des cadres versailles, non, vous n'êtes pas sur M6 Déco avec Valérie Damidot... mais sur le stand Guyenne Papier au salon de la communication visuelle!

lundi 7 décembre 2009

Les fluos qui sautent aux yeux...


Impossible de louper ces fameuses affiches pour des fêtes de villages ou des soirées en discothèque, imprimées sur un papier fluo Guyenne Papier

Le papier fluo en grande surface


SNPE: Sauvez l'affiche!



  • La campagne Sauvez l'affiche
    contact@snpe.org http://www.snpe.org/


    La SNPE se mobilise !
    Ensemble,
    Impliquons-nous pour soutenir notre action.
    En cette période de crise générale et plus particulièrement dans le domaine de la publicité extérieure, et à l’aube de la réouverture des débats sur le Grenelle 2, nous vous appelons à vous mobiliser afin de sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de sauver nos métiers.
    Opérateurs de publicité extérieure, industriels, imprimeurs, annonceurs, agences media, centrales,
    agences de publicité, in fine vous êtes tous concernés !En cas de vote des amendements proposés par le Sénateur Ambroise Dupont (Rapport n°563), proposant la suppression des pré enseignes dérogatoires, des zones de publicité autorisée, nos métiers sont en danger. Ce serait une atteinte à la liberté d’entreprendre, une atteinte au processus démocratique, un danger pour l’économie, la mort annoncée de PME-PMI. Les membres de notre formation syndicale et professionnelle s’inquiètent considérablement des conséquences prévisibles du projet de loi, en l’état, portant engagement national pour l’environnement, dans ses dispositions applicables à la publicité extérieure.
    Ensemble mobilisons-nous ! Professionnels ou non, faites valoir votre voix ! Signez la pétition !
    La France doit rester le pays de la libre entreprise et de la liberté du commerce et de l’industrie.


    Céline PROCOP réagit :


    « Avec les lois sur le Grenelle, l’affiche en papier est montrée du doigt. A Guyenne, on se dit que si notre métier doit changer et bien nous suivrons les indispensables remises en question de nos métiers et de nos conditions de vie. Surtout dans le cas d’une amélioration sur l’environnement.
    Attention tout de même aux faux procès.
    Dans les grandes erreurs, notez quelques unes de celles-là :
    - Le papier est un produit renouvelable. Préférez les papiers, meubles et autres formes de produits issus du bois labélisés PEFC et FFC. Ces labels garantissent encore dans une certaine mesure une traçabilité des matières originelles et leur provenance : des forêts gérées dans le cadre du renouvellement durable et non des forêts primaires exploitées à outrance.
    - Papier, carton, plastique : le mono-matériau est à préférer à des emballages complexes (papier + plastiques ou carton + film). Les complexes ne peuvent rentrer dans les chaînes de recyclabilité.
    - Les bâches et autres supports plastiques ne sont pas tous recyclables. Le PVC, malgré sa très bonne texture, est très généralement brulé après utilisation.

    Et puis n’oublions pas que la qualité se paye et les normes parfois draconiennes qu’imposent l’Europe ou nos Etats sont les gardes fous de productions non conformes. »

L’économie en Dordogne. Le magazine des acteurs économiques de la Dordogne


L’économie en Dordogne. Le magazine des acteurs économiques de la Dordogne
N° 19 – Novembre 2009

Thiviers
Les papiers spéciaux et les défis de Guyenne Papier


Guyenne Papier, héritière des Papeteries de Guyenne, est restée sur le site historique des Castilloux, au bord de l’Isle. Mais il y a longtemps évidemment que les moulins des Castilloux et de la Brugère ne fabriquent plus de pâte à papier. L’entreprise produit des papiers spéciaux pour couchage. Elle dispose d’une ligne complète de transformation : couchage et enduction, transformation, bobinage ou découpe et reconditionnement.

C’est en 1995 que Frédéric PROCOP, industriel et distributeur de tous types de papier, implanté dans le Limousin, décide de reprendre Guyenne Papier, alors proche de la liquidation, plutôt que de la laisser disparaître comme semble l’attendre toute la profession.
La production quasi-unique de l’entreprise est alors le papier couché sur chrome, un papier imaginé par l’entreprise et qui a longtemps fait la réputation de Guyenne Papier.
Mais qui était aussi en train de causer sa perte. Intégré à Alaxa, le groupe familial de Frédéric PROCOP, Guyenne Papier trouve un secours financier vital, mais sans retrouver la voie de l’équilibre financier. Lorsque les nouvelles techniques ont permis aux concurrents étrangers, la Chine notamment, de traiter ce type de produits avec suffisamment d’efficacité, il a fallu se résoudre à arrêter la production du couché sur chrome.

Une décision salutaire

Cette décision prise en 2003, à l’arrivée de Céline PROCOP, fille de Frédéric, à la direction de l’entreprise, se révèle salutaire puisque l’entreprise, après avoir été constamment maintenue à flot par le groupe – 1,7 million d’euros injectés de 1995 à 2003 – dégage ses premiers bénéfices (2004), puis parvient à s’autofinancer (2008). Un seul regret dans cette rupture : l’impossibilité de trouver preneur pour les machines « historiques » qu’il a fallu casser en 2005.
Seule subsiste l’appellation « suni » qui désignait ce papier. Elle a été reprise pour baptiser les marques déposées des nouvelles productions
: Sunifluo et Sunijet.

« Notre cœur de métier est ce que l’on appelle le couchage, c’est-à-dire, le traitement de surface des papiers avant impression, explique Céline PROCOP. Notre valeur ajoutée est le traitement de ces supports bruts qui donneront au papier des propriétés particulières : le fluo, un meilleur rendu d’impression, des papiers anti-glisses, déperlants ou résistant à l’eau. » Les solutions de traitement, de 10 à 30 grammes par m2 de papier, sont mises au point et dosées sur le site. Ce sont uniquement des solutions aqueuses (eau, latex, etc.). Dimensionnée pour l’époque où l’entreprise utilisait encore des solvants, la station d’épuration de l’usine suffit aux besoins actuels de l’activité. Une certification ISO 14001 traduit d’ailleurs cette préoccupation de respecter le site naturel qui est également un lieu témoin de l’histoire industrielle du Périgord.
Les bobines de papier brut arrivent d’Europe du Nord. Après l’application du traitement sur l’une des deux faces, le papier transite par un long tunnel de séchage où il progresse par la pulsion d’air chaud. Une gigantesque machine prépare ensuite l’ensemble des papiers traités au passage sur l’une des deux bobineuses ou sur la coucheuse, pour les papiers formatés et conditionnés à plat.
Guyenne Papier produit :
- des papiers fluorescents ou colorés pour affiches,
- des gammes de papiers pour les rouleaux imprimantes et traceurs jet d’encre (jusqu’à la qualité photo),
- des papiers couchés spéciaux pour différentes utilisations industrielles, les étiquettes adhésives par exemple.
De l’époque où le papier couché sur chrome était transformé en boîtage, pour l’industrie du luxe notamment, l’entreprise a conservé un atelier de conditionnement pour certains de ses produits ou pour des commandes extérieures.

Préparer l’avenir

La production est exportée à 40%, une autre « tradition » de l’entreprise qui a pu être conservée malgré l’évolution des produits, essentiellement vers les pays européens limitrophes, l’Asie et l’Amérique du Sud. Les effets de la crise sont atténués par la diversité de la clientèle. Alors qu’un grand du BTP a réduit sensiblement ses commandes, la grande distribution a multiplié ses besoins de papier fluo (une commande de 300 tonnes pour le groupe Lidl par exemple).
Guyenne Papier est en train de muscler son équipe commerciale : « Ce n’est pas toujours simple, parce que nous voulons que nos commerciaux soient basés sur le site de Thiviers. Je crois beaucoup aux synergies nées de la proximité entre le commercial, la production, la R & D. »
L’entreprise (47 salariés, 8 millions d’euros de CA) est aujourd’hui devant de nouveaux défis : « Nous avons fonctionné sur le mode traditionnel. Nous devons nous remettre en question, revoir nos méthodes pour disposer d’indicateurs de temps, de production, de productivité, pour conforter notre vision de l’avenir de l’entreprise. Nous allons mettre en place une GPAO, travailler sur les ressources humaines, la formation. C’est un projet d’entreprise global.
J’ai beaucoup d’ambition pour l’entreprise et ses compétences. Guyenne Papier a été leader pour certaines productions, elle le redeviendra pour d’autres. »
Pour la diffusion, Guyenne Papier s’appuie sur la maîtrise de la logistique de PROCOP, l’autre unité du groupe familial. Les produits finis rejoignent le site de Feytiat (Haute-Vienne) : « En 72 heures, nous pouvons répondre à une commande et la livrer n’importe où en Europe. »
Reste un souci permanent, celui des locaux : 10 000 m2 de bâtiments anciens, voire très anciens, sur 3 hectares au creux de la haute vallée de l’Isle. Peut-être faudra-t-il un jour trouver un site industriel plus conventionnel et plus facile d’accès ? Mais ce n’est pas pour demain.

L’économie en Dordogne. Le magazine des acteurs économiques de la Dordogne

N° 19 – Novembre 2009

> Guyenne Papier
Les Castilloux, Thiviers
05 53 62 20 00
www.guyennepapier.fr